En quelques années, Bonaparte, devenu l’empereur Napoléon, réorganise la France et s’y assure d’un pouvoir absolu. Mais il s’avère incapable de contrôler durablement l’immense empire qu’il a conquis. 

I – Du Consulat à l’Empire 

1 Une République autoritaire. 

La Constitution adoptée en décembre 1799 maintient la République, mais confère l’essentiel des pouvoirs à un homme, le Premier Consul. Celui-ci propose les lois, désigne les juges et nomme les hauts fonctionnaires. Morcelé en quatre chambres, le pouvoir législatif est affaibli. Le suffrage universel masculin est maintenu, mais il est manipulé pour mettre en scène le soutien populaire à Bonaparte au travers de plébiscites. En 1802, l’esclavage est rétabli aux colonies. 

2 Le retour de la monarchie. 

Par plébiscite, Bonaparte se fait nommer « consul à vie » en 1802, puis « empereur des Français » en 1804. Un sacre est organisé à Notre-Dame de Paris en présence du pape le 2 décembre 1804. Celui que l’on nomme désormais Napoléon Ier prétend créer une nouvelle dynastie. Il recrée une noblesse, dite d’Empire, et instaure la Légion d’honneur pour récompenser les soutiens du nouveau régime politique. 

II- Terminer la Révolution 

1 La France surveillée. 

Dès son arrivée au pouvoir, Bonaparte met en place une administration centralisée. Dans chaque département, un préfet représente l’État et relaie l’action du gouvernement. Dirigée par l’ancien montagnard Fouché, la police voit ses moyens renforcés. La censure fait taire les voix dissidentes. L’instauration du livret ouvrier en 1803 renforce l’emprise des patrons sur leurs employés. 

2 La France pacifiée. 

Le Concordat, accord conclu en 1801 entre la France et le pape, met un terme aux troubles provoqués par la Constitution civile du clergé. Il facilite la réconciliation avec les royalistes et le retour des émigrés. Parce qu’il suppose la reconnaissance par l’Église de la confiscation de ses biens, le Concordat rassure aussi les nombreux paysans qui s’en sont portés acquéreurs. 

3 La France réorganisée.

 

Adopté en 1804, le Code civil entérine les principes de 1789. Il garantit l’égalité des citoyens devant la loi. Mais il y inscrit l’infériorité juridique de la femme, placée sous la tutelle de son mari. La création de la Banque de France en 1800 et d’une nouvelle monnaie, le franc germinal, en 1803, permet de stabiliser l’économie. La fondation des lycées (1802) et de l’université (1808) améliore la qualité d’un enseignement qui demeure néanmoins réservé à une élite riche et masculine. 

III – L’éphémère hégémonie française en Europe 

1 L’expansion française. 

Après un bref épisode de paix durant le Consulat, les guerres contre les puissances européennes hostiles à la Révolution reprennent. Dans un premier temps, Napoléon multiplie les succès militaires et étend son empire à une large partie de l’Europe. Certains territoires ainsi conquis sont annexés à la France, qui compte 130 départements en 1811. D’autres deviennent des États soumis à la France, avec parfois un souverain choisi parmi les proches de Napoléon. 

2 Libération ou occupation ? 

La domination française est dans un premier temps plutôt bien accueillie par les populations européennes, car elle leur fait bénéficier des avancées de 1789, notamment l’abolition de la féodalité. Mais à mesure que les réquisitions militaires et les impôts s’alourdissent, des résistances se font jour, notamment en Espagne, dans le royaume de Naples, le Tyrol et en Allemagne, où l’occupation française contribue à l’éveil du sentiment national. 

3L’effondrement. 

En 1812, Napoléon déclare la guerre à la Russie, mais son armée est prise au piège de l’hiver. Décimée, elle est incapable d’empêcher l’invasion de la France par les troupes autrichiennes et prussiennes en 1814. Vaincu, Napoléon est contraint d’abdiquer. Sa tentative de reconquête du pouvoir en 1815 (les « CentJours ») se solde par le désastre de Waterloo et l’exil définitif à Sainte-Hélène.